Vendredi soir sur la terre
Pour vous faire une idée de ce à quoi ressemble une soirée kinoise (la réponse au typique : "qu'est-ce qu'on fait ce soir"), je vous renvoie vers le blog de Pierre-Yves, qui vient de débarquer à Kin voici dix jours et avec qui j'ai passé la soirée de vendredi passé. Il tient également un journal en ligne et il fait sacrément dans le détail... Puisque ces temps-ci je délaisse un peu mon blog et que je fais rarement dans la description, ce compte-rendu minute par minute, ou presque, vient en compensation:
http://pyves.canalblog.com/archives/2007/04/13/4623672.html#trackbacks
En relisant l'article de Pierre-Yves, je tiens tout de même apporter quelques précisions:
- Le théâtre dont parle P-Y est en fait l'espace Mutombo, un lieu de représentations culturelles en tous genres. C'est mon ami Cajou (dont le père est le fondateur de l'espace) qui me l'a fait découvrir. Concert, théâtre, danse, tous les vendredis les lieux sont ouverts aux amateurs de culture. Là, on fait avec les moyens du bord: coupure de courant, voisins bruyants et autres pluies viennent "congoliser" le spectacle de temps à autres, mais malgré cela, c'est une très bonne adresse car ici les occasions culturelles sont rares, surtout quand l'initiative est congolaise. Contrairement au centre Wallonie-Bruxelles (qui produit de nombreux et très bons spectacles) et au cercle français (idem), l'espace Mutombo se situe dans la cité et 95% de l'audience est congolaise. Après le spectacle c'est l'occasion d'aller boire un verre ou plus si affinité sur une terrasse du coin avec les amis tout-couleurs. Ambiance garantie!
- La boîte de nuit en question a un nom à faire peur (Le standing). Effectivement, on y retrouve la classe privilégiée de Kinshasa, c'est-à-dire de nombreux blancs, pas mal de congolais aussi et puis des filles qui semblent tout droit sorties d'un clip de Sean Paul: corps de rêve et le rythme dans le sang. Mais contrairement à ce que P-Y disait, il n'y a pas tellement de prostituées par rapport à d'autres clubs congolais. Bière à 5$ et alcool à 10 $, alors que deux rues plus loin des gosses dorment dans la rue. A fréquenter avec parcimonie (c'était ma troisième fois là-bas), quand on a envie de danser sur autre chose que de la musique congolaise. Quand on a envie de déconnecter de la réalité kinoise, allais-je ajouter, mais à vrai dire ce décalage fait entièrement partie de la vie à Kinshasa. Exemple de décalage: cette bouteille de whisky à 120$ offerte par un collègue croisé là-bas (-Tu bois quoi? -Un whisky. Et le voilà qui se ramène avec la bouteille entière...), qui représente sans doute l'équivalent d'un mois de salaire de son gardien.