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La blogosphère de Charline à Kinshasa
9 août 2007

Maternité sous perfusion

J'écrivais il y a quelques jours que les femmes d'ici accouchaient à la lumière des lampes à pétrole, vuP1040038 l'absence d'électricité. Entretemps, j'ai profité du retard du médecin chef de zone de Kikwit Sud, avec qui j'avais rendez-vous, pour visiter l'hôpital de la commune de Lukemi dans lequel se trouvent ses bureaux. J'ai pu constater que j'avais (en partie) tort: dans cet hôpital, il existe bel et bien un groupe électrogène que l'on allume en cas d'urgence dans la nuit. Certaines femmes de Kikwit ont donc l'occasion de mettre au monde dans la lumière. Mais tous les centres de santé ne possèdent pas P1040032un groupe, et ceux qui l'ont n'ont pas toujours une réserve d'essence pour l'alimenter. Mon premier réflexe en apprenant qu'il y a un groupe électrogène dans cet hôpital: demander si ceux qui se font opérer de nuit doivent venir avec l'essence pour l'allumer. "Pas pour le groupe, non. Ca fait partie des services offerts aux malades. S'il y a de l'essence, on allume avec ou sans argent, s'il n'y en a pas on fait dans le noir". Ouf, ça me soulage d'entendre cela, je m'attendais au contraire. Parce qu'au Congo, la politique de gestion des infrastructures publiques se résume souvent à "paie d'abord, on t'aidera ensuite". A quelques pas de là, des gens font la file pour faire des analyses de sang: ils tiennent tous à la main une seringue neuve achetée réalablement à la pharmacie. Sans cela, pasmaman_a_16ans d'analyse... Pour une opération ou un accouchement, on vous comptabilise la moindre gaze, le moindre pansement sur la facture.  Aux portes de la salle de repos des jeunes mamans, une floppée de femmes sont là: ce sont les soeurs, les mères ou les filles qui viennent faire la cuisine et laver le linge des femmes clouées au lit. Si elles ne le font pas, personne d'autre ne nourrira les patientes, qui dormiront le ventre vide dans des draps souillés. Autre phénomène courant en RDC: celui de la de séquestration des malades qui ne peuvent pas payer leur soins frais médicaux.

Malgré cela, le personnel médical a l'air résolu à se décarcasser pour mettre ces bébés au monde, malgré les difficultés logistique. De mon côté, je me suis fais une promesse: le jour où j'accoucherai, je ne me plaindrai pas de la qualité des repas qu'on me sert... Promis!

A droite et à gauche, des photos (recto et verso) d'un réfrigérateur à essence, uneP1040031 P1040043alternative à l'alimentation électrique. C'est ici que sont stockés les vaccins et les pochettes de sang.

PS: chaque photo se trouve à une taille réduite, pour agrandir une photo, il suffit de cliquer dessus

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Commentaires
C
Merci pour tes photos, Charline, elles démontrent et connotent bien la réalité médicale de cet hopital et de ce pays. Nous qui avons la fameuse "sécurité sociale" en Europe, ne nous imaginons pas que ce ne soit pas un droit proposé et respecté ailleurs, notemment en ce qui concerne les soins de maternité.
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